En ce début d’été 2014, le square de Barye à la pointe Est de l’ile Saint Louis a retrouvé son âme.
Dans ce petit coin de verdure -non loin du grand Jardin des plantes où Antoine Louis Barye (1796/1875) aimait observer les animaux avant de les modeler –un haut monument, érigé grâce à une souscription américaine en 1892, célébrait le talent du fameux sculpteur animalier.
Depuis que le gouvernement de Vichy avait fondu les bronzes en 1942, il ne restait plus que le piédestal tristement insignifiant avec ses deux emplacements vides.
En 2011, après soixante-dix ans d’absence, le bronze monumental Thésée terrassant le centaure Bienor, avait retrouvé sa place.
Depuis lundi 23 juin 2014, le Lion au serpent a, à son tour, réintégré son socle encadré par Force et l’Ordre. Sculptés en pierre, ces groupes n’avaient pas subi d’outrage lors de la dernière guerre mondiale.Depuis 1999, quinze années furent nécessaires pour mener à bien ce beau projet. Initiée par Gilles Perrault, expert agréé par la Cour de cassation, passionné et ardent défenseur de la sculpture, soutenu par Daniel Imbert conservateur en chef des antiquités et objets d’art de la ville de Paris, cette restitution fut entièrement financée par la Chi Mei Museum Foundation, mécène philanthrope de Taiwan.
Daniel Imbert, Ling Ling Kuo directrice de la Chi-Mei Museum Foundation et Gilles Perrault
Christophe Girard Maire du 4ème arrondissement de Paris, Bruno Julliard premier adjoint à la mairie de Paris (récemment élu à la présidence de Paris-Musées), Ling Ling Kuo directrice de la Chi-Mei Museum Foundation et Tsai Hsiao-Ying directrice du centre culturel de Taïwan à Paris.
Gilles Perrault et Ling Ling Kuo, Dominique Barré et Halina Surzyn sculpteurs des ateliers Gilles Perrault.
Fondée par M. Wen-Long Shi, la Chi Mei Museum Foundation a vocation de faire découvrir gratuitement aux taïwanais l’art occidental. En construction depuis 2008, son nouveau musée ouvrira ses portes dans quelques mois à Tainan.
Afin de créer une passerelle culturelle avec la France, les visiteurs seront accueillis à l’entrée du parc du musée par les deux mêmes reproductions en bronze des sculptures monumentales d’A.L. Barye, puis par la copie, en marbre de Carrare, de la fontaine d’Apollon située au bout du « tapis vert » dans l’axe du parc du château de Versailles.
Paris peut se féliciter de continuer de susciter la générosité de ses admirateurs étrangers. Et vous, qui êtes parisien, le temps d’une visite au moins, en vous promenant sur la coquette ile Saint Louis, arrêtez-vous dans le square pour contempler un petit morceau de notre histoire.
Stéphanie Jarrix